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évanouie. Les deux aigles reparaissent, la croient morte, mettent le diamant à son doigt et, ne pouvant supporter sa vue, s’envolent pour ne plus revenir.

Passe un chasseur, lequel est un puissant rajah. Il remarque la maisonnette et fait grimper à l’arbre un serviteur qui descend la jeune fille évanouie. Le rajah s’éprend d’elle, découvre la griffe et l’ôte. Sourya s’éveille et épouse le rajah ; mais, comme il a déjà une femme, celle-ci devient jalouse et jette sa rivale dans une pièce d’eau. Sourya se noie et, à l’endroit où son corps a disparu, s’élève tout à coup un héliotrope. La jalouse ordonne qu’on brûle la fleur ; de ses cendres sort un superbe manguier, qui porte bientôt une mangue si belle qu’on la conserve pour le prince.

Un jour, en revenant du bazar, son lait vendu et ses cruches vides, la mère de Sourya-Bai se repose et s’endort sous le manguier. À son réveil elle trouve la merveilleuse mangue dans une de ses cruches et l’emporte. De retour chez elle, au lieu de la mangue, elle voit dans la cruche une jeune femme au visage éblouissant. La mère et la fille se reconnaissent, le rajah arrive et, ravi de joie, emmène triomphalement son épouse dans son palais.

C’est notre conte de la Belle au bois dormant, mais enjolivé par l’imagination indienne de circonstances bizarres qui lui ôtent la dose de vraisemblance