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éplucher les légumes, balayer les cendres et faire tous les gros ouvrages.

Peau-de-toutes-Bêtes vécut là longtemps et misérablement. Ah ! belle fille de roi, que vas-tu devenir ?

Il arriva qu’on donna une grande fête au château. Peau-de-toutes-Bêtes dit au cuisinier :

— Ne puis-je monter un instant pour voir la fête ? Je me tiendrai à la porte.

— Va, répondit le cuisinier, mais reviens dans une demi-heure balayer les cendres.

La jeune fille prit sa petite lampe et s’en fut à sa niche. Elle mit bas son manteau de fourrures, et ôta la suie de sa figure et de ses mains, afin que sa beauté reparût. Elle ouvrit ensuite la noix et revêtit sa robe couleur de soleil.

Cela fait elle monta dans les salons, et tous lui livrèrent passage, car personne ne la reconnut. On la prenait pour une princesse.

Le roi alla à sa rencontre, lui offrit la main et dansa avec elle. Il se disait que jamais ses yeux n’avaient vu pareille beauté.

Après la danse, la jeune fille fit la révérence au roi et, pendant qu’il se retournait, elle disparut si vite que personne ne sut où elle avait passé. Il envoya chercher les gardes du château et les interrogea, mais nul n’avait aperçu la fugitive.

Elle était rentrée dans sa niche, avait vivement