fit une sérieuse concurrence à Notre-Dame de Bon-Secours, qui guérit les affligés.
Or, il arriva que la fille du roi des Pays-Bas tomba malade. Tous les médecins du royaume furent appelés. Ils s’accordèrent à dire que la jeune princesse mourait d’une maladie de langueur ; mais aucun d’eux ne put y porter remède.
Le roi fit venir le filleul de la Mort & lui promit une tonne d’or s’il parvenait à opérer une cure si difficile.
Macaber se baissa pour observer le visage de la malade. Comme, malgré sa pâleur, la princesse était merveilleusement belle, il en devint tout à coup éperdument amoureux.
En relevant la tête, il aperçut la Mort debout au chevet du lit.
À cette vue, le docteur pâlit ; mais il se remit aussitôt & demanda qu’on le laissât seul avec la princesse. La malade dormait.
Sauvez-la, je vous prie, mon parrain, dit Macaber.
— Tu sais bien que la chose eſt impossible.
— Je l’aime éperdument.
— Que veux-tu que j’y fasse ?
— On a raison de dire que la Mort eſt impitoyable ! s’écria Macaber ; mais je saurai lui arracher sa proie ! »
Il alla ouvrir la porte & dit au roi : « Je ne con-