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L’AMOUR NE MEURT PAS

L’or de ces prés brillera sur ta tête plus que le diadème qui ceint le front des reines ; et tu seras belle entre les belles. Viens, ma Rose, assez longtemps j’ai soupiré ; assez longtemps j’ai pleuré dans mon isolement. Viens et nous élèverons, au milieu de ces prés, une cabane que nous couvrirons de chaume ; nous y allumerons le foyer au centre ; ou, si tu le préfères, nous la construirons près du ruisseau au bord duquel nous nous assiérons souvent pour y chanter notre amour et y couler des jours aussi paisibles que les eaux qui s’en vont tranquillement semer la richesse et le bonheur d’une rive à l’autre. Nous y serons seuls parce que nous aimons la solitude et le repos champêtre et que le monde ne les aime pas. Nul être ne troublera la quiétude de notre vie ; nos jours y seront calmes et nos nuits douces. Ou, si tu le préfères, la moisson terminée, nous escaladerons la montagne, que tu vois au loin ; nous y construirons un château d’où nous dominerons les vallons, les prés et les ruisseaux et les bois ; je t’entourerai d’honneurs et j’appellerai la gloire sur toi, et tu brilleras plus que les plus belles. Voilà encore comme je rêvais tout éveillé.

Je connaissais à peine celle que j’appelais déjà ma Rose-Alinda et son influence se manifestait déjà très sensiblement sur mon cœur, mon âme et ma volonté. Oui, ma résolution était prise ; elle était ferme et elle le resterait : travailler beaucoup, travailler avec ardeur, avec ambition. Si je ne pouvais pas un jour atteindre jusqu’à la gloire et la renommée, je voulais au moins me préparer un bel avenir. Mon amour serait l’aiguillon qui y conduit. J’aimais déjà tant mon Alinda, et je