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CHAPITRE II

études et rêveries


L’ambition m’apparut alors comme seule capable de dénouer cette énigme de ma vie. Ma résolution était prise ; j’aurais de l’ambition et de l’amour. À l’aide de ces deux puissants mobiles, il me serait facile d’aplanir tous les obstacles et d’arriver jusqu’à ma Rose. Avec l’ambition d’étudier beaucoup, de passer de bons examens, j’étais sûr de faire un bon médecin et peut-être un médecin célèbre. Je travaillerais beaucoup ; je suivrais assidûment les hôpitaux ; je me formerais la main et l’esprit aux choses de la pratique médicale ; je me perfectionnerais toujours, et bientôt l’heure arriverait où me jetant aux pieds de ma Rose-Alinda, je lui dirais : « Rose-Alinda, ma Rose, comble enfin mes vœux. Vois, je t’apporte des diplômes que j’ai conquis avec honneur. Je t’apporte les espérances d’une vie heureuse et les promesses de l’aisance et peut-être de la richesse. Regarde autour de moi le champ qui m’a été confié comme je l’ai bouleversé, comme je l’ai labouré. Regarde comme la semence que j’y ai jetée a été abondante ; comme elle a germé ; comme elle a poussé forte et vigoureuse. Rose, ma Rose, viens avec moi et nous ferons la moisson ensemble. Vois comme elle promet ; les grains ont mûri ; les épis sont dorés. Viens, viens, mon Alinda. Récoltons ensemble ce que j’ai semé pour toi. Je couperai les plus belles gerbes et je t’en tresserai des couronnes.