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L’AMOUR NE MEURT PAS

l’appelant de son nom si beau et si doux : Rose-Alinda.

Dans sa lettre du 31 mai, ma chère Rose m’exprime, dans les termes les plus tendres, tout le bonheur qu’elle a éprouvé en lisant ma dernière missive dans laquelle je lui proposais de célébrer notre mariage le mardi, 4 septembre. Comme elle est heureuse de connaître enfin le terme de nos inquiétudes ! c’est si triste, si amer de vivre loin de son fiancé. C’est encore bien long attendre trois mois ! mais qu’est-ce en comparaison des jours si sombres que nous avons passés quand rien ne pouvait encore en indiquer la fin ? Les trois mois passeront moins lentement, car Rose s’occupera de son trousseau et moi je travaillerai ardemment pour consolider ma position. Nos lettres se suivent, remplies des plus belles espérances d’un bonheur futur qui n’aura plus de fin. Cependant, le 21 juin, ma Rose est tout inquiète, toute bouleversée. Elle me dit toute sa peine, tout son chagrin dans sa lettre. Elle a rencontré une de ces vieilles dames qui croient se rendre aimables et intéressantes en disant des platitudes et des choses désagréables. Ah ! l’exécrable vieille femme ; elle demande à brûle-pourpoint à ma pauvre Rose si elle ne lui permettrait pas de lui tirer son horoscope au moyen des cartes. Rose, comme toutes les jeunes filles en amour, consent à l’écouter. « Eh ! bien, mademoiselle, lui dit la vieille dame, la vieille sorcière plutôt, si vous trouvez un autre parti, prenez-le de suite, parce que vous ne vous marierez jamais avec le docteur Elphège ». « Alors, donnez m’en la raison ». — « Je ne vous en dis pas plus long ; vous saurez me le dire plus