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miné. Si j’avais dû forcément fixer un jour mes pénates aux États-Unis, je ne serais cependant jamais allé ailleurs, parce que j’avais dans cette ville de vrais bons amis, parce que ma Rose y avait sa charmante sœur, sa compagne assidue des anciens jours, parce que j’y aurais continué à rédiger L’Étoile pour le bien de mes compatriotes expatriés. Mais reçu médecin, rien ne me forçait plus à m’expatrier de nouveau, à quitter mon cher Canada que j’aimais tant. Je devais donc plus tard, le temps venu, tenter fortune au Canada, auprès de mes parents, de mes amis et des parents et amis de ma Rose. C’était aussi le désir de ma chère Rose.

Parfois je lisais à ma Rose les articles que j’avais composés pour L’Étoile. Je lui demandais son opinion sur tel ou tel sujet. J’aimais les corrections qu’elle en faisait et il ne m’en coûtait jamais de retrancher ce qui lui déplaisait ou d’ajouter ce qu’elle me conseillait. Souvent elle m’aidait à corriger les épreuves. Quand je devais écrire une poésie, je lui en demandais le titre, les beaux sentiments et les nobles idées qu’elle aurait aimé y retrouver. C’est à l’inspiration et au souffle de ma Rose que ma plume a dû ses meilleurs morceaux. C’est à ma Rose aussi que je dus plus tard cet amour constant du travail et l’application acharnée, que je mettais en toute chose, qui ne m’ont jamais abandonné un seul instant. C’est à son aide et à son encouragement que je dois d’avoir écrit mes chroniques médicales qui ont souvent été reproduites par beaucoup de Revues Médicales en Europe ou ailleurs, qui ont fait connaître mon nom par tout le monde médical, et l’ont fait citer