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L’AMOUR NE MEURT PAS

suspendre des rideaux. Le temps passait plus vite. Et nous causions des deux sœurs qui arriveraient de bonne heure dans la soirée. Amanda me disait sa joie de les revoir, elle les aimait tant ses deux sœurs qu’elle n’avait pas vues depuis si longtemps. Et moi je lui disais comme j’allais être heureux de retrouver sur la terre étrangère celle à qui j’avais consacré ma vie tout entière. J’entrevoyais désormais des jours plus calmes, plus sereins. Je lui répétais comme j’allais avoir du plaisir à travailler dans mon bureau, à lire, à écrire. Ma Rose près de moi, c’était l’inspiration, l’enthousiasme, l’abondance des idées, la délicatesse des sentiments, la confiance en moi-même dans la pratique de la médecine. Oh ! que j’avais hâte de la revoir !

Pendant que madame Amanda pétrissait la pâte pour en faire des gâteaux ou qu’elle battait les œufs ou la crème avec du sucre pour les glacer, nous continuions à causer. Et le temps filait plus vite. Chère Rose, tu aurais été fière et orgueilleuse d’entendre ta bonne sœur t’attribuer toutes les qualités que l’homme le plus difficile pourrait envier pour son épouse. Ces qualités, j’en connaissais plusieurs et je devinais les autres depuis longtemps. Tout de même il me faisait plaisir d’entendre chanter tes louanges. Pendant ce temps-là les heures passaient et paraissaient moins longues, et le moment approchait où je verrais tes beaux cheveux blonds et tes yeux bleu tendre, où je déposerais sur ta bouche le plus ardent des baisers. Rose, qu’il me tardait de te revoir. Enfin Mr. C. P… venait nous chercher pour aller à ta rencontre. Quelques minutes plus tard, le train entrait en gare.