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L’AMOUR NE MEURT PAS

P… le mari de madame Amanda, qui me dit toute sa joie et celle de ses amis, les membres du Cercle Canadien, de me revoir. Tous ceux-ci connaissaient ma véritable histoire. Ils savaient très bien que je n’étais pas diplômé et cependant ils voulaient à tout prix me retenir à Lowell. Ils avaient répondu aux docteurs X et Y que la lettre qu’ils exhibaient était fausse, mensongère et fabriquée de toute pièce pour éviter la concurrence. On m’encouragea à tenir bon et à ne pas m’occuper des cancans suscités par la jalousie. La joie de mes amis était tellement vraie et les sentiments qu’ils exprimaient tellement sincères qu’ils en avaient donné une manifestation éclatante quelques jours auparavant, c’est-à-dire le samedi précédent quand ils avaient reçu le télégramme leur annonçant mon retour. Le Cercle Canadien et les propriétaires de L’Étoile, qui craignaient la semaine précédente que je ne revinsse plus, avaient engagé des pourparlers avec un certain monsieur pour le nommer à ma place à la rédaction de L’Étoile. Les conditions étaient acceptées de part et d’autre ; il n’y avait plus qu’à signer le contrat quand on reçut mon télégramme annonçant mon arrivée prochaine à Lowell. Cette nouvelle fut reçue avec tant de joie qu’on me conserva l’office de rédacteur et qu’on refusa d’accepter l’offre de l’autre monsieur. J’en fus d’autant plus heureux et reconnaissant aux propriétaires de L’Étoile que le monsieur qui devait me remplacer était un de mes anciens professeurs de l’École du Plateau à Montréal. Pouvais-je espérer une plus belle réception et un meilleur accueil ? Que m’importaient désormais la conduite et les senti-