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grande ville, mais pour toi seul. J’ai toujours assez aimé la campagne pour y passer tous mes étés, et je l’aimerai assez pour y passer toute ma vie avec toi. L’an dernier seulement je m’y suis ennuyée, parce que, te connaissant et t’aimant, j’étais seule à la campagne malgré la présence de tous mes amis d’autrefois ; tu n’y étais pas, et je trouvais la campagne déserte et ennuyeuse. Mais mon amour pour la campagne m’est revenu quand tu es venu toi-même y passer une vacance. Il serait à souhaiter que ce beau temps se renouvelât pour toujours. Elphège, quand je te posséderai, ta demeure, où qu’elle soit, sera plus que ma patrie ; elle sera le paradis où l’on n’a plus rien à envier. Rappelle-toi que, lorsque tu as voulu t’établir dans l’ouest du Canada, je n’ai mis aucune objection à tes désirs. Ne t’ai-je pas approuvé du plus profond de mon cœur ? Avec mon Elphège, il n’y a pas sur la terre de place si petite, si déserte soit-elle, où j’éprouverais le moindre ennui, où tous mes désirs ne seraient pas comblés…

Ta Rose, qui t’aimera toujours et partout.

Lowell, 5 mai, jeudi, 5.45 hrs p.m.

Ma Rose, tu vas me croire fou ; je m’amuse à regarder une grosse araignée qui prend ses ébats dans les carreaux de ma fenêtre et qui y tisse sa toile. Vais-je la tuer ? Mais non ; elle m’annonce la nouvelle que l’argent va entrer dans mon bureau. En plus n’est-elle pas