Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/131

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’inscription, la figure d’une jeune fille, grande et blonde comme ma Rose, et jolie comme ma Rose. Ce n’était réellement pas le nom de ma Rose, ce n’était pas non plus ma Rose, cependant je contemplai deux ou trois minutes cette gravure et ce nom tant ils me rappelaient de souvenirs.

Mercredi, 27 avril, 10 hrs p.m. — Ma chère Rose, tes prières sont efficaces, elles produisent leurs fruits ; je commence à espérer. Ma patiente de dimanche dernier me louange à toutes ses amies. Elle fait l’éloge de ma politesse, de ma délicatesse, de ma tendresse et de ma sensibilité. Ce sont là les mots dont elle se sert pour me dépeindre à ses amies ; et le mari d’ajouter : « N’oublie pas, ma femme, la capacité et l’habileté de ton jeune médecin ».

Vendredi et samedi, je reçois quelques patients, et, en plus, ma patiente de dimanche me donne cinq piastres. Cet après-midi, j’essaye d’extraire une dent à une autre malade. Je manque mon coup ; j’écrase la dent trop cariée et je laisse la racine dans la gencive. « Combien, docteur, me demande la jeune fille ». — « Rien, lui dis-je, vous avez assez souffert », Je perds vingt-cinq sous.

Enfin l’élan est donné ; les temps ardus paraissent devenir moins difficiles. L’espoir me vient avec le travail ; mais je m’ennuie toujours beaucoup. La rédaction de L’Étoile me donne beaucoup de besogne. La composition de mes articles, que je soigne minutieusement, me prend un temps considérable, et cependant je trouve des heures pour invoquer les Muses et les courtiser. Je n’ai pas