seule observation que me fournit l’étude attentive de nos facultés et de nos opérations intellectuelles, et celle de la formation de nos idées. La voici :
Je remarque que toutes nos idées viennent de nos sensations ; que nous n’avons plus d’idées parfaitement simples ; que toutes sont des groupes d’idées réunies en vertu des jugemens que nous avons portés des premières ; que tous nos jugemens consistent à voir, et toutes les propositions par lesquelles nous les exprimons consistent à dire, que l’idée sujet de ces jugemens et de ces propositions renferme l’idée qui lui est attribuée ; et que dans tous nos raisonnemens ce premier attribut devient le sujet d’un second, le second d’un troisième, le troisième d’un quatrième, et ainsi de suite aussi long-temps qu’il est nécessaire de chercher des idées intermédiaires entre la première et la dernière, en sorte que la dernière est com-