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qu’il a duré depuis la première fois qu’il a eu cette perception, et que l’impression de cette perception a duré en lui ; mais cet être n’aurait pas l’idée de temps, qui est celle d’une durée mesurée, ou du moins il ne saurait avoir l’idée nette d’un temps déterminé avec exactitude ; car nos perceptions étant fugitives et transitoires, leur succession dans notre esprit ne fournit aucun moyen de partager leur durée et la nôtre en portions distinctes, séparées d’une manière fixe et précise. Aussi voyons-nous que nous mesurons toujours la durée par le mouvement. Un temps est toujours manifesté par un mouvement opéré. Un jour, un an, le sont par les deux mouvemens de la terre, et leurs sous-divisions par ceux de nos horloges. Mais l’être dont nous parlons ne peut avoir l’idée de mouvement ; il faut des organes pour l’acquérir ainsi que celle de l’étendue.