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Vous voyez, Messieurs, par ce tableau, l°. que plusieurs états possèdent des propriétés publiques dont la valeur excède de beaucoup le montant de leur dette :

2°. Que pas un seul des états dont le capital en propriétés publiques ne représente pas la somme de leur dette, n’est aussi obéré que le Canada.

Tous les états qui ont des dettes ont pourvu à leur extinction au moyen de fonds d’amortissement considérables. Ainsi l’état de New-York verra sa dette actuelle s’éteindre en 1868, l’Illinois (quoiqu’elle soit, relativement, presqu’aussi considérable que la nôtre) en 1872 : le fonds d’amortissement du Maryland excède aujourd’hui $2,000,000, et augmente rapidement. Enfin, il n’est pas un seul des états particuliers qui ne soit en état, sans augmenter les taxes actuelles, d’éteindre sa dette dans les vingt années prochaines ; pouvons-nous en dire autant, en Canada ?

En résumé, Messieurs, le Canada doit en sus de ce qu’il possède, une somme presqu’équivalente à un septième de ce qu’il vaut en totalité.

« Eh bien, c’est une misère, dit la Minerve ! »

Les États-Unis doivent, en sus de ce qu’ils possèdent, un 110me seulement de ce qu’ils valent.

« Mais c’est énorme ! ! dit encore Minerve ! »

On a voulu batailler aussi sur ce qu’on est convenu d’appeler le système de répudiation : eh bien, on sait maintenant à quoi s’en tenir là-dessus. On sait que pas un seul des états particuliers n’a renié sa dette légitime.

Il y a bien eu pour quelques uns, impossibilité de faire face à leurs obligations, à leur échéance ; mais cela ne prouve rien contre la bonne foi publique de ces états. On avait compté sur les engagements contractés par les banques envers l’état, quand leurs chartes leur avaient été octroyées. Ces engagements étaient onéreux, les banques ne purent faire leurs versements, la conséquence fut que quelques états se trouvèrent sans moyens immédiats pour payer les intérêts de leur dette. On avait compté aussi sur le revenu des travaux publics, et dans certains cas, les faits n’ont pas réalisé les prévisions aussitôt qu’on l’avait espéré ! Cela prouve peut-être de l’imprudence, un manque de calcul, une trop grande confiance dans l’extension des affaires, dans le progrès général,