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New-York, le Connecticut, le Bas-Canada, ils forment beaucoup moins que le quart. Comment donc la proportion d’un tiers pour le Haut Canada serait-elle possible ?

Si cette proportion était exacte, le nombre total des enfants au-dessous de 16 ans, dans le Haut-Canada aurait donc été de 360,000, ou environ la moitié de la population totale ; cela est inadmissible : le recensement du Haut-Canada est donc nécessairement inexact, ou les résumés nécessairement erronés.

Maintenant je mets en fait que, dans le Haut-Canada, la proportion des enfants de 5 à 16 ans, avec la population totale doit être à peu près la même que dans le Connecticut, le New-York, et le Bas-Canada ; c’est-à-dire, que cette classe d’enfants doit former moins que le quart de la population.

Dans ce cas, en 1848, le Haut-Canada ne pouvait pas avoir plus de 162,000 enfants de 5 à 16 ans. On lui en donne 241,000, on lui alloue donc 79,000 enfants qu’il n’avait pas.

Eh bien, le gouvernement responsable, avec une bonhomie parfaite, a accepté tous ces enfants qui ne lui appartenaient pas.

Voilà donc près de 150,000 âmes que le Haut-Canada s’attribue et dont on pourrait avec certitude, lui contester l’existence, s’il n’avait pas pour ressource assurée l’admirable pratique introduite par le gouvernement responsable, de crier au fait accompli, chaque fois que le Bas-Canada veut résister à une injustice, s’élever contre une spoliation.

Aujourd’hui le Scobie & Balfour’s Almanach, donne à chaque province une population de 791,000 âmes ! ! précisément le même chiffre ! ! C’est si exactement pareil que c’est impossible ! ! Eh bien, que le Bas-Canada s’inscrive en faux contre des documents arrangés avec aussi peu d’adresse, on lui dira : « Mais ce sont des pièces officielles ! c’est désormais un fait accompli que la population du Haut-Canada est égale à celle du Bas : » Et le Bas-Canada acceptera peut-être encore ce fait accompli à son préjudice, comme il a accepté l’Union, parce que ses propres amis lui ont dit que c’était dorénavant un fait accompli ; comme il a accepté la dette du Haut-Canada, parce qu’il a entendu dire que c’était un fait accompli ; comme il a accepté le gouvernement responsable parce qu’on le lui a fait envisager comme un bonheur accompli : comme