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un peu plutôt que je n’avais dit le prévoir, puisque les liens qui vous ont unis à l’Angleterre vous sont onéreux ; puisque, sous notre tutelle vous êtes devenus capables de vous gouverner vous mêmes, faites-le, Messieurs, et quand à nous, il ne nous reste qu’à nous féliciter d’avoir contribué au bonheur du monde. »

Voilà la seule signification du discours de Lord John Russell, et plaignez, Messieurs, plaignez du fond du cœur ceux qui n’ont su y voir qu’une protestation absolue contre toute tentative de séparation.

J’ai eu l’honneur, Messieurs, de vous développer les préliminaires indispensables à la discussion du mérite propre de la question qui doit dorénavant nous occuper. Pour vous faire exactement apprécier notre gouvernement responsable, j’ai exposé quelques uns de ses résultats : j’ai essayé de vous faire voir jusqu’à quel point ce système avait dominé les hommes qui ont cru pouvoir en tirer quelque chose d’utile pour le pays. Les faits que j’ai cités me paraissent prouver que loin d’avoir rien dirigé, ils ont été au contraire irrésistiblement entraînés dans une voie désastreuse pour le pays et cruellement compromettante pour eux-mêmes : J’espère bientôt avoir l’honnenr de discuter plus directement, devant vous, les immenses avantages que procurera à ce pays son annexion aux États-Unis.

C’est le seul moyen, Messieurs, qui nous reste de réorganiser efficacement une société qui se mine elle-même par l’absence d’idées communes, l’oubli des principes, le mépris du patriotisme, l’indifférence en matière de devoir.

Les institutions démocratiques des États-Unis ne sont aujourd’hui, pour le Canada que le beau idéal en fait de gouvernement : puissent-elles bientôt devenir pour lui le fait pratique !