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6°. Que sans l’annexion ou au moins sans l’octroi par les États-Unis de la réciprocité commerciale, le pays n’avait aucune chance de voir sa position s’améliorer :

7°. Que la loyauté, telle qu’entendue dans le sens politique était une de ces idées de convention, un de ces préjugés des temps d’ignorance, une de ces chimères ridicules inventées par le despotisme, que l’analyse et le raisonnement font évanouir :

8°. Que les institutions que l’Angleterre a imposées à ce pays n’étant qu’un misérable replâtrage de son système aristocratique et constitutionnel, elles n’étaient pas applicables à nos besoins ni à notre position particulière, et cela pour deux raisons principales : 1°. parce que le principe monarchique ou le principe aristocratique n’ont aucune base solide, même aucune racine possible dans notre état de société ; 2°. parce que nos relations journalières avec les États-Unis nous démontrent tous les jours de plus en plus que les institutions républicaines sont les seules qui puissent nous mettre en état de tenir honorablement notre place, sur cette terre d’Amérique, dont le progrès est l’état normal ; et au milieu de populations auxquelles la liberté politique a fait prendre le pas sur nous :

9°. Qu’à proprement parler, il n’existait pas, en Canada, de responsabilité gouvernementale, parce que la responsabilité ministérielle ne remontait qu’à des subalternes : et en effet là où le peuple n’est pas souverain, dans une colonie, en un mot, la responsabilité gouvernementale est un non-sens, la responsabilité ministérielle, une duperie.

10°. Que les institutions américaines étaient, sans aucune comparaison, les plus parfaites qui existent au monde, et les seules applicables à notre position particulière :

11°. Que le résultat de ces institutions avait été, pour les États-Unis, le développement moral et politique le plus complet, le progrès-social, industriel et commercial le plus rapide et le plus extraordinaire qui se soient jamais vus chez aucun peuple :

12°. Que l’annexion produirait au pays des bénéfices immenses sous tous les rapports : qu’elle ferait doubler de suite la valeur de la propriété ; qu’elle amènerait infailliblement l’utilisation des forces motrices de nos rivières ; qu’elle don-