L’Orateur de la chambre des représentants de la Louisiane le Secrétaire d’état, le Secrétaire privé du gouverneur, l’auditeur des comptes, l’arpenteur général, plusieurs jugea, beaucoup d’autres officiers publics sont français !
Et remarquez, Messieurs, que la population française de la Louisiane est aujourd’hui en grande minorité !
Pour nous, Canadiens-Français, nous formons l’immense majorité de la population du Bas-Canada ; nous sommes cinq contre un, et nous n’avons pas un employé sur quatre dans les fonctions publiques et dans les bureaux du gouvernement ! !
Si l’Union et le régime actuel subsistent, il y a certitude que dans dix ans la population française sera en minorité, car on a déjà réussi, au moyen de supercheries de tout genre à faire croire que les populations du Haut et du Bas-Canada sont arrivées à un chiffre égal.
Avec l’annexion l’Union étant nécessairement dissoute, la population Canadienne-Française se trouve tout-à-coup dans une majorité telle qu’il sera à peu près impossible, même avec une immigration américaine de la dépasser en nombre d’ici à un demi siècle et plus. Ici l’exemple de la Louisiane où la population Française est aujourd’hui en minorité, ne prouve rien, car elle était si peu nombreuse en 1803 qu’il n’a fallu une immigration de moins de deux mille âmes par année en moyenne, pour la mettre en minorité ; pendant qu’aujourd’hui, pour nous mettre en minorité dans le Bas-Canada, une fois l’Union dissoute, il faudrait une immigration de vingt cinq mille âmes par année, pendant près de quarante ans ; voilà ce qui, à mon avis, est impossible, car l’émigration irlandaise dans le Bas-Canada, n’est déjà pas considérable et diminuera des trois quarts, quand nous ne serons plus une colonie Anglaise.
Maintenant, serait-il vrai que nous dussions être en minorité sous peu d’années, même avec l’annexion, nous devrions encore la préférer, parce que sous la constitution fédérale et au moyen d’une organisation strictement démocratique, nous aurons des garanties et des moyens de défense que nous n’aurons jamais si nous restons colons anglais.
Quand au danger que le catholicisme pourra courir sous les institutions américaines, c’est encore là une de ces ridicules