1839 et 40 dans le parlement impérial ; quel était leur esprit ? y a-t-il eu dans la majorité du parlement et chez les ministres, seulement l’apparence du bon vouloir envers nous ? Avons-nous trouvé beaucoup de défenseurs dans les communes ? Trois ou quatre hommes ont élevé la voix en faveur du pays, et leur voix a été dominée, étouffée sous l’esprit d’hostilité envers la race française. Le ministre des colonies de cette époque, le premier ministre actuel, lord John Russell, soutenant le projet d’imposer l’Union au Bas-Canada sans son consentement, a dit en toutes lettres : « Après tout, un peu plutôt ou un peu plus tard, les Canadiens-Français doivent disparaître : » Et la conclusion était : « en leur imposant l’Union, nous ne faisons donc que hâter un peu un événement certain. »
Est-ce encore là ce que les partisans de la domination anglaise regardent comme une garantie que notre nationalité sera toujours respectée ?
L’Angleterre a-t-elle tenu compte de la nationalité Canadienne en décrétant, dans l’acte d’Union, que les procédés de la législature se feraient exclusivement en Anglais ; que 600,000 Bas-Canadiens seraient représentés par le même nombre de membres que 400,000 Haut-Canadiens ?
Pourquoi donc, après les troubles de 1837, a-t-on rendu au Haut-Canada sa législature, et pourquoi ne l’a-t-on pas rendu au Bas ? Pourquoi nous a-t-on imposé le conseil spécial, à la formation duquel le peuple du pays n’a aucunement contribué ?
Sont-ce là les faits qui rassurent, sur l’avenir de la nationalité Canadienne, les partisans du régime colonial ?
Qu’on nous montre donc un seul acte de justice réelle, sans arrière pensée, sans restriction, sans réticences, de la part de l’Angleterre ! Cela est impossible, car l’octroi même de cette impudente duperie appelée gouvernement responsable, marche de pair avec l’imposition d’une dette qui n’était pas la nôtre.
Il y a donc pour le passé, certitude, preuve irréfragable que l’Angleterre a toujours été hostile à la population Canadienne ! Pour l’avenir quelles sont nos garanties, si nous restons colonie Anglaise ? Dans nos dominateurs, nous voyons nos ennemis ; dans nos juges en dernier ressort, nous voyons les orga-