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SIX LECTURES
SUR
L’ANNEXION DU CANADA
AUX
ÉTATS-UNIS.

PREMIÈRE LECTURE.



Messieurs de l’Institut,

Mesdames et Messieurs.


Un pays libre à côté d’un pays esclave sert à celui-ci de miroir pour y voir ses difformités.


À toutes les époques de l’histoire il s’est opéré, chez tous les peuples, des transformations sociales, des modifications dans les systèmes politiques, des changements radicaux dans les idées, dans les mœurs, dans les croyances. Les conditions d’existence de chacune des nations qui composent aujourd’hui la grande famille humaine se sont successivement modifiées et améliorées : en un mot, l’humanité dans chacune des phases de la vie morale, a constamment obéi à l’impulsion que lui a donnée la providence, a constamment suivi la loi immuable du progrès, qui est le plus beau comme le plus vrai de ses attributs.

La civilisation, cet être abstrait si longtemps inconnu à ceux-là mêmes qui grandissaient sous son action bienfaisante, mais inaperçue : ce levier social dont M.  Guizot, dans de profondes et savantes recherches a si lumineusement retracé la voie et