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si souvent, dans Montréal, en Avril, Mai et Juin 1849, en présence des troupes Anglaises, sous les armes, pas un n’a été seulement inquiété !  !

N’était-ce pas, en 1849, une conviction universelle, instinctive et raisonnée tout-à-la-fois, chez les Canadiens de toutes les opinions, connexionistes ou annexionistes, que si des Canadiens avaient commis la dixième partie des brigandages et des violences auxquels s’est portée l’écume de la population Anglaise, la répression la plus énergique, la plus brutale même, eût été exercée ? Je n’entends pas dire qu’on eût eu tort, mais voici la conclusion à laquelle je veux arriver.

Tant qu’il existera des troupes Anglaises en Canada, il existera corrélativement un parti qui sera toujours au-dessus des lois, parce qu’il n’y aura aucun moyen de répression, parce que les troupes Anglaises fraterniseront toujours avec des émeutiers de leur origine !

Tant qu’il existera des troupes anglaises en Canada, s’il survient, pour quelque cause que ce soit, un conflit entre des Canadiens-Français et des Canadiens-Anglais, — même si ceux-ci sont les agresseurs, — les balles seront toujours pour nous ! Cela a été de tout temps ! Il n’y a pas un ministériel qui ne partage cette conviction ! Seulement ils ne l’expriment pas aujourd’hui, parce que leurs amis sont au pouvoir ; mais ils l’exprimaient avant, et ils l’exprimeront encore quand ils n’y seront plus !

Messieurs, pourquoi le parti ultra-tory, qui a toujours poussé des cris de rage à chacune des conquêtes que nous avons faites sur le mauvais vouloir du bureau colonial, a-t-il tout récemment poussé des cris de peur à la nouvelle que l’Angleterre pensait sérieusement à retirer ses troupes du pays ?

Qu’a dit ce parti ? « On nous laisse sans protection !  ! »

Messieurs, ce parti sait parfaitement qu’il ne sera pas sans protection après le départ des troupes Anglaises !

Il sait parfaitement que quoiqu’il ait toujours eu soif de notre sang, nous n’avons jamais eu soif du sien !

Il sait parfaitement que la population Canadienne vaut mieux que lui, n’exercera pas de représailles et n’aura jamais le désir de le maltraiter.

Mais ce qu’il sait aussi c’est qu’après le départ des troupes anglaises, les émeutes de rues ne seront plus, pour lui, un