réellement en faisant de la translation du siège du gouvernement une question de cabinet à l’exclusion de L’AMNISTIE qui fut traitée par eux libéraux comme une question tout-à-fait secondaire, et qui ne méritait pas les honneurs des grandes déterminations.
Un ministère de coalition fut alors formé et fit proclamer l’amnistie ; mais il était trop faible en chambre pour faire marcher les affaires, et d’ailleurs les chefs des libéraux étaient bien décidés à repousser systématiquement tout ce qui serait proposé par ce ministère, que cela fut bon, ou que cela fut mauvais ; car ils éprouvaient un immense dépit d’avoir vu leur tactique échouer complètement, et de n’avoir pas été de suite rappelés au poste qu’ils avaient gauchement abandonné.
En 1848, les libéraux furent rappelés au pouvoir.
Vous savez, Messieurs, quelles furent nos espérances ou plutôt nos illusions à l’avènement du ministère actuel : et quelle surprise, quel désappointement, quelle désillusion ont été les nôtres quand nous l’avons vu devenir, dans la pratique, beaucoup plus TORY que le ministère auquel il appliquait cette épithète.
Eh bien, dans le cours de ces changements, de ces vicissitudes des partis, avez-vous jamais remarqué la moindre diminution dans la haine du parti ultra tory pour tout ce qui découlait d’un principe de libéralité et de justice ? Ce parti n’est-il pas aujourd’hui ce qu’il était en 1838 ? N’a-t-il pas encore aujourd’hui le désir de dominer seul, de diriger tout ?
N’a-t-il pas été, en 1849, aussi furieux et mille fois plus vandale encore qu’en 1837 et 1838 ?
Messieurs, si ce parti ne comptait pas entièrement sur le favoritisme métropolitain ; s’il ne se sentait pas assuré de l’impunité, pensez-vous qu’il eût osé se porter aux atrocités aux scènes de cannibales dont nous avons été témoins en 1849 ? Croyez-vous qu’en présence de milices Canadiennes, il eût impunément dévasté, saccagé, pendant trois mois, les propriétés publiques et privées dans Montréal ?
Une simple querelle d’élection, le 21 Mars 1832, faisait fusiller trois Canadiens qui n’y avaient pris aucune part ; et sur trois cents incendiaires et assommeurs qui se promenaient