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part d’influence dans le conseil général de la nation, au-dessus duquel il n’y a rien que la constitution et la justice ! !

Avec l’annexion, nos hommes publics sont appelés sur un des premiers théâtres du monde, le Congrès des États-Unis ! ! Ils peuvent être députés, sénateurs, ministres d’un peuple de vingt-cinq millions d’hommes. Rien ne les empêche d’être portés à la première place de l’état, si leurs services ou leur génie leur donnent le droit d’y aspirer. La carrière diplomatique leur est ouverte ; ils peuvent être ambassadeurs, consuls, etc., etc., la carrière militaire leur est également ouverte.

Nous jouirons en un mot de tous les droits des citoyens Américains. Sous le régime actuel, jouissons-nous des droits et des privilèges des sujets Anglais habitant les trois royaumes ? À proprement parler ne sommes-nous pas les sujets des sujets de la Reine d’Angleterre ? La plus haute position qu’il nous soit donné d’atteindre, n’est-ce pas celle de procureur général de province ? Au-delà de cette limite, c’est l’infini ! !

Avec l’annexion, nos institutions deviennent purement électives ! les différents emplois publics qui sont aujourd’hui conférés sous le bon plaisir de la coterie qui est au pouvoir, seront adjugés au plus digne, au plus habile, et non à un protégé souvent incapable mais intrigant.

Nous aurons un gouverneur de notre choix, des conseillers législatifs ou sénateurs de notre choix ; des chefs de bureau de notre choix ; des magistrats de notre choix ; des officiers de milice de notre choix ; l’éligibilité ne dépendra plus que de la confiance publique et non du chiffre de la fortune personnelle ; les sessions de la législature ne seront plus soumises au caprice d’un homme ou d’un ministère ; elles seront fixées par la loi : nous réglerons nos dépenses intérieures à notre guise sans avoir le veto d’un étranger toujours suspendu sur nos actes ; il n’existera plus de liste civile pour la vie du souverain ; car le souverain ce sera le peuple, et il n’aura pas besoin de se créer des sauvegardes contre lui-même !

Avec l’annexion, le prestige d’une couronne, les préjugés monarchiques n’existant plus, nous n’aurons plus sous les yeux le déplorable spectacle que nous avons depuis dix ans, celui de nos mandataires faisant assaut de servilité envers l’Angleterre, protestant hypocritement de leur dévouement et de leur