ils reviendront améliorés, plus actifs, plus instruits, meilleurs ouvriers, meilleurs cultivateurs qu’ils ne l’étaient avant leur départ. La population Canadienne acquerra plus de force par leur retour qu’elle n’en a perdu par leur départ : la réciprocité ne nous donnera pas cela !
Avec l’annexion, toute la propriété du pays doublant de valeur, les terres incultes se défricheront plus rapidement, et la population Canadienne regagnera bien vite en richesse, et par ses propres forces, ce que l’émigration lui a fait perdre, même si celle-ci ne rentre pas au pays : la réciprocité ne nous donnera pas cela au même degré, car elle ne peut pas avoir sur la propriété le même effet d’accroissement que l’annexion.
Voilà, Messieurs, quelques-uns des avantages matériels que l’annexion procurera au pays : passons maintenant aux résultats politiques, aux conséquences morales qu’elle amènera.
D’abord, et en premier lieu, nous pourrons nous flatter d’être, comme peuple, sur un pied d’égalité parfaite avec les plus puissantes nations de l’Europe ; nous ne serons plus sur le quatrième ou le cinquième plan, nous serons sur le premier : nous ne serons plus une colonie, c’est-à-dire une chose administrée par un commis de bureau Anglais ; nous serons un peuple ayant ses volontés libres de toute entrave, son action indépendante et propre, son libre arbitre absolu.
Alors, Messieurs, une belle carrière politique sera ouverte au talent et à l’activité des citoyens du pays. Cette carrière existe-elle aujourd’hui ? Êtes-vous jugés dignes d’un emploi à l’étranger ? En êtes-vous crus capables ? Le régime colonial n’est-il pas une prison pour le talent comme il est une prohibition contre l’industrie, une barrière élevée contre le progrès d’un pays ?
A-t-on jamais pu, en Canada, obtenir le plus modeste emploi même dans l’armée anglaise sans le demander à genoux ?
Heureusement le petit nombre des demandes de cette espèce prouve combien cet insigne honneur est apprécié dans le pays ?
Avec l’annexion, Messieurs, nous passons de l’enfance à l’âge mûr : nous grandissons politiquement de toute la hauteur qu’il y a de la liberté à la dépendance ; nous avons notre