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que j’exprime ; pour faire croire sa réalisation seulement douteuse ; et d’un autre côté je crois pouvoir dire que les raisons qui viennent à son appui sont irréfutables.

Nous avons vu qu’avec l’annexion et la liberté de commerce qui en sera la conséquence nécessaire, le pays venait sa production actuelle augmenter en valeur d’au moins $3,000,000. Cela seul donnerait donc, sur la propriété immobilière, une augmentation réelle de $50,000,000.

Puis l’épargne que le pays fera sur ses dépenses gouvernementales actuelles réagira infailliblement sur les fortunes individuelles, car moins le contribuable paie, plus il est riche, et plus son revenu net est considérable, plus sa propriété a de valeur, cela est rigoureux.

Et puis encore, l’immense commerce qui se fera par le St. Laurent sera certainement une cause puissante d’augmentation pour la propriété.

Mais il est une autre cause d’augmentation aussi puissante, aussi féconde peut-être, que celles que je viens d’indiquer.

Que l’on parcoure le Canada dans toutes les directions ; que l’on examine toutes ses rivières, et l’on verra qu’il n’existe pas au monde un seul pays qui possède un système de navigation intérieure supérieur au nôtre. De plus et pardessus tout, il n’est pas une de nos rivières importantes qui n’offre des forces motrices incalculables, sans limites, que nous désignons ordinairement par un mot emprunté de l’Anglais, pouvoirs d’eau.

Oui Messieurs, nos pouvoirs d’eau sont les plus beaux, les plus inépuisables qui existent au monde. Ce sont des forces inutiles aujourd’hui, des valeurs mortes que nous n’utilisons pas parce que nous manquons de capitaux, et nous ne manquons de capitaux que parce que le Canada est une colonie.

Pourtant on avait imaginé d’établir des bureaux d’enregistrement des hypothèques, afin de faire affluer les capitaux Anglais en Canada. C’était là une des conceptions des hommes d’état du pays qui devait avoir les plus magnifiques résultats. « Les Anglais, disait-on, vont être à même maintenant de se convaincre qu’ils peuvent placer des capitaux, en Canada, avec sûreté, et par conséquent nous aurons de l’argent sans difficulté. »

Eh bien, les bureaux d’enregistrement n’ont pas amené un