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vernement local ! Le pays ferait un bénéfice clair de près d’un million, seulement sur ses charges publiques annuelles !

Mais je ne vous ai pas cité qu’une partie de ce que l’état colonial nous fait perdre.

Voyons maintenant quel est son effet sur la production du pays.

La production agricole des deux Canadas peut-être estimée à environ $24,000,000.

Ce genre de produits étant frappé aux États-Unis, d’un droit de 20 pour 100, il est clair que toute notre production agricole vaut 200 pour 100 de moins qu’elle ne vaudrait si ce droit n’existait pas, car c’est le prix qu’on en obtient pour l’exportation qui, dans les circonstances ordinaires, règle sa valeur à l’intérieur.

Afin de ne rien exagérer, j’admets que si nos céréales n’étaient pas frappées de ce droit de 20 pour 100, elles ne vaudraient que 10 pour 100 de plus qu’elles ne valent aujourd’hui.

10 pour 100 sur une valeur de $24,000,000 donneraient un surplus de 
$2,400,000
que le producteur canadien perd chaque année.
Sur l’exportation de ses bois (je n’inclus pas ici ce que nous avons exporté aux États-Unis) le pays a encore perdu au moins 10 pour 100. Or 10 pour 100 sur une exportation de $4,000,000 auraient produit une somme de 
$ 400,000

Sur que le pays a perdue 
Total $2,800,000

Voilà donc, Messieurs, une perte de plus de $8,000,000 que le pays a faite depuis trois ans sur sa production seulement et qu’il n’eût certainement pas faite, s’il avait été annexé aux États-Unis. Il est vrai, qu’en échange, nous avons eu trois canadiens dans le ministère.

Eh bien, en dépit de ces faits si concluants, nous avons vu, il y a à peine un an, un rédacteur de journal, membre de l’Assemblée, qui savait comme nous que nos produits agricoles et nos bois valaient moins, sous l’état de choses actuel, qu’ils ne vaudraient après l’annexion, demander ironiquement si l’annexion donnerait des capitaux au pays ! ! Et pourtant ce même personnage regrette aujourd’hui que le ministère ait