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contentement, de malaise, d’infériorité ; pour celui qui sait apprécier la différence qu’il y a entre l’entière liberté d’action et la dépendance ; pour celui qui tient le moins du monde à voir son pays prendre rang parmi les nations et cesser d’être une fraction politique ; pour celui qui désire voir son pays jouir de ce que tout individu regarde comme son droit le plus imprescriptible, son bien le plus précieux, le libre arbitre moral ; pour celui enfin qui n’a pas fermé son intelligence et son cœur à tout sentiment de dignité nationale et personnelle, peut-il y avoir doute sur l’immense supériorité des institutions Américaines sur l’absurde organisation politique que l’on nous a imposée ? Peut-t-il y avoir, chez tous ceux qui ne sont pas payés pour le nier, la moindre hésitation à croire, que consacrer au soutien du gouvernement fédéral Américain, — celui de tous les gouvernements constitués aujourd’hui sur la surface du globe, qui a opéré les plus magnifiques résultats, — la moitié des sommes que notre gouvernement responsable absorbe chaque année, peut-il y avoir, dis-je, la moindre hésitation à croire qu’elles seraient mille fois mieux employées ? Enfin payer pour être libres la moitié de ce que nous payons maintenant pour être colons, et voir en même temps notre richesse publique doubler par le seul fait de la transition, n’y a-t-il pas là quelque chose d’assez flatteur pour un peuple qui a toujours été exploité au profit d’une oligarchie ?

Voilà, me direz-vous, des prévisions qu’il faut appuyer sur quelque chose de tangible, c’est ce que je vais essayer de faire. Je crois pouvoir prouver que la perte du revenu des douanes pour le gouvernement local sera beaucoup plus que compensée par l’augmentation du revenu des travaux publics ; par la diminution inévitable des douanes : par l’abolition complète des douanes américaines actuelles, auxquelles nous payons des sommes considérables chaque année ; par l’augmentation surtout de la valeur de la propriété qui sera doublée, peut-être même triplée par le seul fait de l’annexion enfin par la création de notre industrie intérieure qui est encore dans l’enfance et que le régime colonial étouffe.

Les importations du Canada, pour 1849, représentent une valeur de $12,000,000.

Elles se répartissent ainsi :