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« Mais accordez-moi donc au moins un tant soit peu de bon sens. » Les quarante ou cinquante hommes à qui j’ai fait le message du Dr. Nelson, à qui j’ai dit que je l’avais vu, que je lui avais parlé, devaient nécessairement savoir soit le soir même, soit le lendemain au plus tard, si je leur avais dit la vérité ! Je les connaissais tous, et chacun d’eux, si je les avais trompés dans des circonstances aussi graves, pouvait, avait le droit de venir me reprocher d’être un menteur et un traître ? Même s’il était possible d’être malhonnête à ce degré, il serait absolument impossible d’être imbécile à ce degré de ne pas penser, de ne pas prévoir qu’un mensonge, dans de pareilles circonstances, est infailliblement et de suite découvert.

Qu’on fasse attention à la lettre que j’ai écrite au Dr. Boutillier pour le prier de certifier que j’étais allé à St. Denis et que j’en ai rapporté un message. (Je regrette d’avoir été forcé de mentionner son nom, mais j’étais sous l’obligation la plus absolue de repousser une grave inculpation, et un homme faussement accusé devant le public ne peut pas toujours choisir à son gré ses moyens de défense.)

Je lui rappelle les faits qui sont à sa connaissance : il est évident, par le motivé de ma lettre, que j’ai la certitude qu’il n’a perdu le souvenir d’aucune des circonstances que je lui retrace ; c’est un homme que je rencontre tous les jours, avec qui il est impossible que je n’aie pas quelquefois parlé de ces évènemens ; qui, si je lui parle de faits qu’il ait complètement oubliés,