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chasseurs qui l’y ont enfermé. En un mot votre défense inspire la plus profonde pitié, et j’éprouve par moments comme un regret de combattre un homme aussi incapable de se défendre.

Si j’avais eu ma voiture à St.-Denis, M. Papineau n’aurait pas été dans la nécessité de prier qu’on lui fit venir un cheval pour s’enfuir.

Ah ! voilà donc à la fin quelque chose qui, à première vue, ne manque pas de plausibilité. Aussi vous avez l’air tout fier de cette découverte, et vous vous l’êtes réservée. Eh bien ! ce raisonnement va être broyé comme les autres.

D’abord je ne pouvais guères offrir ma voiture à M. Papineau puisqu’en ma présence, il avait refusé de laisser St.-Denis. Ensuite, comme on le verra par le témoignage de Joseph Sicard, j’ai ramené à une demie lieue du village de St.-Denis M. Cherrier, vieillard de 78 ans qui s’éloignait à cause de l’incertitude ou on était sur l’issue de la lutte qui allait s’engager. J’étais décidé à ramener M. Cherrier avant d’avoir vu M. Papineau, je n’ai donc pas, pour cette raison encore, pu lui offrir ma voiture. Est-ce satisfaisant ?

Enfin vous vous êtes encore brisé la tête contre un mur, en disant que M. Papineau avait sollicité qu’on lui fit venir un cheval, car l’affidavit de Louis Brodeur est là pour prouver que vous-même lui avez demandé son cheval pour conduire M. Papineau à St. Hyacinthe. Or vous devez comprendre que ce nouveau conte