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me donnez le droit d’être personnel au point de qualifier votre phrase de balourdise. Vous savez bien aussi que ce que M. Papineau voulait, c’était qu’on discutât la politique suivie par le ministère et non qu’on rappelât sans nécessité, les malheurs de 1837.

Vous admettez vous-même que M. Papineau n’attaquait que les ministres : blâmer les ministres n’était certainement pas défier le Dr. sur les événements de 1837. On pouvait accepter le défi de M. Papineau, mais on ne devait pas changer sa nature, lui supposer une tendance qu’on savait bien qu’il n’avait pas : et en remuant aussi étourdiment la cendre des morts, on n’a fait que constater le plus inconcevable manque de cœur.

M. Papineau a attaqué le Dr. Nelson en chambre l’hiver dernier. La preuve qu’il ne s’est pas cru attaqué, c’est qu’il ne s’est pas défendu ; à moins donc qu’il n’ait craint d’écraser M. Papineau sous sa brillante éloquence. Puisque le Dr. a répondu à M. Papineau quand il attaquait les ministres ; il est bien évident qu’il lui aurait répondu s’il eût été lui même attaqué !

M. Papineau a dit qu’il n’avait jamais désiré la violence. Eh bien, il a dit la vérité. À l’assemblée des cinq comtés, il avait recommandé à ses compatriotes de ne pas recourir à la force physique : il leur avait dit que de ce qu’il leur conseillait la résistance, il ne fallait pas inférer qu’il conseillât de prendre les armes : qu’il ne parlait que d’une résistance constitutionnelle ; et que le meilleur moyen de combattre l’An-