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comme celles de grands lis d’eau, sont retenues dans la vase qui les tirent en bas. C’est la lutte pour grandir et devenir belles, et les fleurs et les âmes s’épanouiront dans leur bonne volonté chercheuse et constante. La Bonne Volonté ! La vertu encourageante entre toutes, puisqu’elle n’est, en somme, que le désir sincère de toutes les perfections et l’effort persévérant de toujours « faire de son mieux ».

Pendant que les nénuphars entr’ouvrent leurs pétales au parfum subtil, que les cigales percent le silence de leur petite chanson monotone, je me dis que l’instant est bien choisi pour bavarder chers lecteurs amis. Quelques-uns d’entre vous m’ont déjà dit : « Vous nous aidez » ; j’en suis fière sans m’en enorgueillir : je connais ma faiblesse, et je sais bien que l’aide que j’apporte, c’est ma profonde sympathie pour toutes les âmes, toutes leurs joies et toutes leurs angoisses : je vous la dis simplement, et les heureux et les tristes s’écrient : « Elle nous comprend», et ils se sentent moins seuls, quand ce sont des silencieux qui n’expriment pas volontiers leurs impressions.

Ma grande flânerie reposante d’aujourd’hui n’est pas sans ombres. Je ne puis m’empêcher d’évoquer des silhouettes connues de femmes qui ne se reposent que le dimanche, et encore !

Le travail manuel qui prend la couturière par exemple, et l’assujettit de l’aube à la soirée avancée, me paraît l’un des plus