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Mais ce n’est pas l’heure des regrets, des défaillances, des lâches concessions, ce n’est pas même l’heure de la tristesse, mais celle de l’action commune et énergique pour lutter contre les forces coalisées contre nous. Comprenons bien que le découragement nous conduirait à l’affaiblissement et à la mort, et devant la lutte qui est faite à notre race, soyons forts et unis comme jamais nous ne le fûmes, puisque le danger est plus grand que jamais. Que notre âme française que nous avons trop souvent laissée sommeiller, hélas ! se réveille, qu’elle brûle et qu’elle rayonne afin de prouver à ceux qui nous ont calomniés et méconnus, qu’elle est un principe de vie, non seulement pour la province de Québec, mais pour toutes les provinces du pays. Plus nous la rendrons belle, cette âme française, plus nous la ferons ardente, intelligente, généreuse et énergique, plus elle sera française et plus sa puissance s’affirmera en dépit de tout.

La lutte n’est pas terminée, j’ai même l’impression profonde qu’elle ne fait que commencer.

Il faut voir cela, et chacun dans notre sphère, travailler à la victoire finale qui est assurée à toutes les causes justes.