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ment l’inévitable, à faire courageusement et sans rechigner ce qui est ennuyeux, à ne pas s’apitoyer sur leurs petits maux et leur faire voir de véritables malheureux. Leur enseigner à être heureux est nécessaire aussi. Nous sommes portés à les combler, ils sont disposés à croire que toutes nos bontés leur sont dues. Doucement et avec tendresse, il faut leur faire remarquer qu’ils sont privilégiés et qu’ils seraient bien ingrats de ne pas se rendre dignes de tant d’amour et de tant de sollicitude. Et là encore, la vue des petits orphelins, des pauvres petits mendiants, des enfants malades dans les hôpitaux leur fera « voir » que nous leur disons la vérité.

Qu’ils sachent que tout ce qu’ils ont, tout ce qu’ils reçoivent, est un don gratuit de Dieu à qui ils doivent témoigner leur reconnaissance, non seulement en étant bons mais en jouissant de ces dons divins. Car il y a, parmi les enfants comme parmi les grandes personnes, des mécontents, des broyeurs de noir, des jaloux et des amers.

L’éducation peut les corriger et les parents seraient bien coupables qui ne les rendraient pas aptes à être heureux comme il faut l’être pour avoir une vie utile.