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ment, et elle porte à l’extrême celui qui la domine à un moment donné. La meilleure et la plus tendre peut devenir dure et méchante momentanément, par vanité froissée, par jalousie, ou par amour blessé.

Je n’hésite pas, d’ailleurs, à admettre que les femmes ont une disposition marquée pour la contradiction. Elles le font par un besoin d’affirmer leur indépendance arbitrairement lésée, elles le font souvent par nécessité, car, à trop céder, elles sont exposées à être tyrannisées. Leurs impressions sont très vives, elles ont une grande facilité de s’exprimer, et, reconnaissons-le, de fréquentes occasions d’avoir raison en ne pensant pas exactement comme leurs seigneurs et maîtres qui parlent mieux de la sagesse qu’ils ne la pratiquent.

Elles ont tort, et elles manquent de finesse si elles ne peuvent discuter sans se quereller, mais je nie qu’elles soient nécessairement détestables quand elles ont des idées personnelles qu’elles aiment à faire valoir.

Je sais que l’habitude de contredire devient facilement un défaut qui entraîne avec lui de nombreuses erreurs de jugement, car les femmes s’intéressent plus aux personnes qu’aux idées, ce qui les expose à être étroites et très personnelles. Ce défaut est la suite et le résultat de l’éducation qu’elles reçoivent. Une plus large culture, en ouvrant devant leurs esprits des horizons plus vastes, leur apprendrait aussi à penser, à raisonner, à juger en