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dit que c’est une jeune citadine « dernier cri » dont les jupes molles et étroites se moulent sur les formes rebondies, au grand scandale de notre honnête population à qui elle a procuré bien d’autres surprises ! Je pense que la plus horrifiée est l’hôtesse de la jeune fille, sa tante, une bonne dame antique et dévote, qui n’ose plus regarder ses voisines de crainte d’apprendre quelque nouvelle incartade de son extravagante nièce.

Cette jeune fille est de l’espèce des flirts vulgaires qui font de l’œil à tous les hommes, et nos hommes sont en ébullition ! Jusqu’à notre vieux notaire qui a arboré un nœud de cravate flamboyant, qui renifle le vent, tête haute et allure conquérante, dès qu’il voit venir de loin la pimpante jouvencelle qui lui lance des œillades meurtrières. Madame… Notaire a l’humeur sombre, et ses critiques à l’adresse du petit démon ne sont pas frappées du sceau de la charité chrétienne !

Nos écoliers en vacances n’ont jamais été à pareille fête ! Chacun d’eux a trouvé en lui un petit poète, et la maîtresse de poste, par qui passent les « billets doux », est devenue mélancolique depuis que tant d’amour lui glisse entre les doigts sans qu’elle puisse en retenir une parcelle. Et les potins vont leur train, les histoires sont brodées et surbrodées, et la pauvre petite folle est devenue un personnage, le personnage !

Ses toilettes, sa démarche, l’argot qu’elle