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puis l’aumône matérielle si facile à faire, jusqu’à l’aumône spirituelle que nous hésitons trop souvent à offrir à ceux qui pleurent désespérément.

Les hôpitaux, l’Assistance Maternelle, l’hôpital Sainte-Justine, toutes les organisations improvisées pour combattre la grippe ont besoin d’argent, de hardes, de victuailles et c’est à ceux qui ne donnent pas leur temps en exposant leur vie, qu’on demande de donner généreusement leur argent.

Mais n’oublions pas les détresses morales. Allons à ceux qui ne tendent pas la main mais qui se renferment dans leur douleur, et demandons aux anges de nous accompagner et de nous inspirer les paroles qui ouvrent les cœurs blessés.

Ce qui rend la douleur insupportable, c’est de la porter seul, de la sentir cruelle et inexplicable, de ne pas comprendre que même quand Il frappe, Dieu nous aime.

Si vous avez compris cela, vous qui me lisez, vous devez aux malheureux de le leur faire voir, non en prêchant, mais en offrant une sympathie si délicate et si comprenante, que les âmes douloureuses vous admettent librement dans l’intimité de leur chagrin. Alors, sans effort, laissant simplement déborder la vérité qui remplit votre cœur, vous la communiquerez à ceux qui ont besoin de secours pour sortir des ténèbres du doute et de la révolte.

Toutes les âmes ont faim de Dieu : les unes