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qui s’absorbaient en des regrets stériles relèvent la tête et entendent les voix de la vie qui leur crient d’agir et de marcher courageusement.

Nous passons parfois près des pauvres êtres qui détournent la tête pour ne pas voir notre beau brin de confiance. Amers et méprisants : « Ils n’ont pas souffert, disent-ils, ceux qui continuent à espérer et à sourire, mais nous, nous que la vie accable, ne saurions que faire de cette chimérique confiance ! »

Ils sont les plus à plaindre, mais ils ne sont pas méprisables. Ils croient tout perdu, mais comme jamais rien n’est vraiment perdu, il faut, bien doucement, ramener l’espérance dans leur cœur, leur donner, presque malgré eux, notre brin de confiance, le leur épingler sur la poitrine, les aimer, leur rendre la vie un peu plus douce, afin qu’ils se reprennent à l’aimer, puisque quand même, il faut vivre !

Ayons tous confiance, non seulement dans la vie mais ayons confiance dans le mystère qui nous trouble et nous déconcerte. Comme ils sont inutiles nos éternels pourquoi auxquels rien ne répond ! Nous comprendrons plus tard… notre curiosité nous dispose à la révolte et c’est elle surtout qui nous rend malheureux.

Il est tellement plus simple d’accepter ce qui nous vient, sans amertume, sans récriminations, comme nous acceptons les variations de temps, avec la certitude que tout est