pourrait au moins ne pas se donner la dernière satisfaction de la calomnier.
Elle est dégradée sans doute ; mais à qui la faute ? Est-elle responsable de l’atrocité du système adopté à son égard ?
Est-ce en perpétuant le système qu’on va l’améliorer ?
Mais ce système là même a été de tout temps administré dans le but de la dégrader le plus possible de lui ôter même jusqu’au désir de s’émanciper un jour !
On n’y a pas réussi, et pourquoi ?
Parce qu’on avait affaire à des créatures humaines, chez lesquelles, quoique l’on pût faire, il n’était pas possible de faire disparaître toute lueur de raison. On voulait en faire des animaux mais on a échoué ! N’était-il pas temps de renoncer à un système aussi stupide qu’impie ?
Or comment civiliser le nègre après l’avoir abruti ? Nécessairement en faisant le contraire de ce que l’on a fait pour l’abrutir : conséquemment en lui donnant un salaire au moyen duquel il puisse s’intéresser à l’existence, songer à son avenir, se créer une famille et la soutenir, se créer en un mot des intérêts dans le monde ! Il faut le