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Comment pouvait-on la dénoncer dans les chaires ? Comment ne se serait-on pas battu jusqu’à extinction pour la défendre, pour perpétuer ce dépôt confié par Dieu lui-même à la chevalerie ?

C’est cette rage-là même contre l’abolitionnisme qui prouve combien cette institution infâme et maudite avait corrompu la source de tous les nobles instincts de la nature humaine et perverti tous les sentiments, même le sentiment religieux, puisque les Clergés eux-mêmes se déclaraient ses défenseurs et oubliaient leur rôle au point de devenir politiquement et souvent personnellement ennemis de ceux qui, obéissant aux impulsions de la conscience et du devoir, combattaient un abus que les hommes du culte étaient tenus de flétrir en toute occasion ?

Le mot « abolitionniste » était devenu la plus grande flétrissure que l’on pût infliger à un homme public ; et pourtant je ne comprends guère comment les Clergés de toutes dénominations pouvaient avoir tant de honte d’être abolitionnistes avec Moyse, par exemple, le plus ancien et l’un des plus illustres abolitionnistes que le monde ait