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ment surpris. Je sais bien qu’il y avait certaines dissidences individuelles ; je sais que quelques prêtres ou ministres protestants avaient l’esclavage en horreur, mais prenez chaque Clergé comme ensemble, ils étaient partisans de l’esclavage, non pas peut-être comme institution morale, mais du moins comme système politique. Les Clergés du Sud, sans exception, s’exprimaient contre l’abolitionnisme avec le même emportement, la même exagération que les plus entêtés des planteurs ! Aux yeux de la loi divine qui proclame l’égalité des races humaines, aux yeux de la loi naturelle, aux yeux de la saine philosophie, aux yeux de l’enseignement chrétien, aux yeux de la raison et du plus simple bon-sens, l’abolitionnisme, en tant que principe abstrait, est nécessairement une vertu, puisqu’il a pour objet la disparition du plus grand de tous les abus qui peuvent se glisser dans l’ordre social. Eh bien ! tous les Clergés du Sud ne savaient que lancer anathèmes et imprécations contre tout ce qui pouvait avoir la plus légère tendance à promouvoir l’abolitionnisme !

Que l’on dise ce que l’on voudra, il faut bien admettre que tout le monde chrétien