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che, l’autre bout projetant au dehors des lèvres et passant à travers une pièce verticale qui le maintient sur la langue et les lèvres. De ce bout-ci part une lanière de cuir qui vient s’attacher derrière le cou.

La palette est une tringle de bois d’un demi-pouce d’épais et de trois pieds de long inclus le manche. Dans sa partie large elle est percée de trous d’un demi-pouce de diamètre. Quand on donne un coup de cette palette sur le dos d’un homme, la compression de l’air fait soulever la peau dans les trous, et l’enlève. Après vingt ou trente coups appliqués par une main exercée, la peau se trouve levée sur toute l’étendue des reins, et il s’en forme une nouvelle qui est uniforme et ne porte pas de traces comme la peau lacérée par le fouet. L’esclave ainsi puni ne perd rien de sa valeur par les cicatrices.

Voilà encore des preuves de l’humanité des maîtres, de la douceur du système ! Comment douter du bonheur et du contentement des esclaves à la vue de tant d’ingénieux mécanisme ? Si les planteurs avaient apporté à l’amélioration de leurs instruments d’agriculture ou de travail la moitié