Page:Dessaulles - La guerre américaine, son origine et ses vraies causes, 1865.djvu/304

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 306 —

être déchiré. Pour toute réponse celui-ci lui assène un coup de pommeau de cravache sur la tête et l’esclave dut s’exécuter. Mais il n’eût pas plutôt saisi l’un des chiens que l’autre, laissant là le Terreneuve aux trois quarts étouffé, saisit le nègre à la jambe et lui emporte presque tout le mollet. Le nègre alors se retire et cherche à étancher le sang, mais les deux dogues s’étant rejetés de plus belle sur le Terreneuve, le maître donne de nouveau à l’esclave l’ordre de séparer les chiens.

— Vous voulez donc me faire manger, observa celui-ci.

— Tais-toi, brute, dit le maître furieux, et fais ce que je te dis.

— Mais, maître…

— Ah, tu raisonnes, dit le maître ; et tirant un pistolet de sa poche, il le prend par le bout du canon et assène deux coups de crosse sur la tête du nègre qui tombe le crâne défoncé en deux endroits. On le releva sans connaissance et moins d’une heure après il avait rendu le dernier soupir.

« Franchement il nous semble que ce n’est pas le nègre qui avait tort. »