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sion jusqu’au champ de maïs. Arrivées là, elles plaçaient leurs enfants dans leurs augets, formés d’un billot creusé, et se mettaient au travail jusqu’à l’heure où elles revenaient prendre pour diner leur galette de maïs et nourrir leurs enfants. Le soir, elles revenaient à la hutte, prenaient une pinte de maïs, la pilaient dans un mortier de bois creusé au moyen du feu, en faisaient bouillir une partie dans la marmite pour le repas du soir, et faisaient avec le reste une galette qu’elles plaçaient sous les cendres pour le repas du lendemain. Alors elles se couchaient sur la terre nue, les huttes n’ayant pas de plancher, et dormaient, les unes sur quelques sales guenilles, les autres sur une mince couche de paille de riz.

« Ces esclaves appartenaient à un bon maître pourtant, c’est-à-dire un de ceux qui ne fouettent, ni ne font travailler les esclaves outre mesure, et pourtant la seule vue de ces malheureux suffisait à démontrer qu’aucun bonheur n’était possible dans une pareille condition.

« Dans les temps de cherté des provisions les esclaves souffrent beaucoup de la faim, surtout sur les grandes plantations. Un Mon-