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que le résultat infaillible, et surtout invariable de l’esclavage est d’endurcir le cœur des maîtres quelque soit leur sexe et leur âge ; est d’étouffer en eux toute sympathie pour le nègre, toute charité, toute pitié ; je vous ai fait voir avec quelle barbarie on le torturait, depuis le fouet jusqu’à la marque au fer rouge ; eh bien, sur quoi s’appuierait-on pour prétendre que l’on ne devait probablement pas infliger aussi à l’esclave la souffrance de la faim dans le travail quand on ne lui en épargnait aucune autre ? La théorie de « l’intérêt chez le maître pour prouver le bon traitement de l’esclave » est entièrement mise de côté là où le maître faisait le calcul que son esclave serait plus que payé en sept ans ; eh bien, ce calcul était général ! ! Il n’y a donc plus qu’à se rejeter sur la sympathie, or, on sait ce que ce mot signifie pour un planteur !

Le fait est que tous ceux qui ont fait, non pas des études d’amateur dans le salon d’une belle créole, mais des études sérieuses sur l’état réel de la société dans le sud, s’accordent unanimement à dire que les esclaves des plantations étaient en général