Page:Dessaulles - La guerre américaine, son origine et ses vraies causes, 1865.djvu/293

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 295 —

que c’est le genre de main d’œuvre le moins économique, et sur le tout, en autant que la prospérité, la puissance et le bonheur de ce peuple en peuvent-être affectées, je suis convaincu que le travail esclave ne peut, sous aucun rapport, supporter la comparaison avec le travail libre. »

Eh bien, il est de fait que la grande majorité des petits propriétaires d’esclaves était à peine au-dessus du besoin. Presque tous s’endettaient pour vivre. La plus stricte économie pouvait seule les tenir à flot. Or, où devait-on nécessairement rendre l’économie plus rigoureuse ? Sur la table de la famille ou sur celle de l’esclave ? D’un côté, sans doute, on était intéressé à nourrir l’esclave de manière à lui faire supporter le travail, mais de l’autre, pour peu que le maître fût serré ou mesquin dans ses habitudes, l’esclave s’arrangeait comme il pouvait. Là où le travail est libre, si le salarié n’est pas assez substantiellement nourri, il peut laisser son maître, se protéger lui même, et être sûr de la protection de la loi. Là où le travail est esclave, le maître ne craint pas de perdre son employé, qui est sa chose, dont il peut faire ce qu’il veut,