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liqueurs fortes, et qui, dès leur enfance s’habituaient aux tortures du nègre ? Croyez vous que ces deux meurtriers qui s’assassinent froidement devant soixante personnes en comptant lentement jusqu’à dix ; que ce maniaque qui tue son propre beau-frère, avec lequel il est en bonne intelligence, dans un moment de colère aveugle, devaient être bien fortement dominés par la notion de leur intérêt dans le traitement de leurs esclaves s’ils étaient tant soit peu paresseux ou récalcitrants ? Croyez-vous que ces soixante hommes qui sont témoins d’un double assassinat dont ils voient les longs préparatifs, et qui non-seulement n’interviennent pas, mais n’interrompent pas même leur diner quand les deux furieux tombent pour ne plus se relever, croyez-vous que ces soixante hommes dussent avoir beaucoup plus de commisération pour le noir que pour le blanc ?

« Les esclaves, dit le synode presbytérien du Kentucky, souffrent tout ce que peut leur infliger la colère folle. »

Si l’on songe à l’effet invariable de l’esclavage dans tous les pays où il a existé ; aux habitudes de despotisme individuel qu’il