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« L’homme qui vit du travail de son cheval ou de son bœuf ne le mutile pas, parce qu’il n’en pourrait plus retirer de service sinon parce que l’acte lui répugne, pourquoi le propriétaire de l’esclave le mutilerait-il davantage ? Le sentiment de l’humanité, de la compassion, serait-il éteint chez lui, il reste toujours celui de l’intérêt qui lui conseille le contraire. Si vous n’admettez pas l’humanité chez les planteurs, admettez au moins le bon sens ! »

J’écoute toujours avec intérêt, Messieurs, les raisonnements de ceux qui ont le courage de défendre l’esclavage parce que leurs observations me fournissent toujours une nouvelle preuve de l’effet déplorable que produit un principe faux, ou toute institution qui est l’application pratique d’un principe faux, sur les meilleurs intelligences. Quelle que soit la ligne d’argumentation qu’ils suivent, les défenseurs de l’esclavage arrivent invariablement à des conséquences illogiques, pratiquement fausses : pourquoi cela ? Parce que leur esprit est faussé par le système.

Et comment en serait-il autrement ? Pour défendre l’esclavage, qui est la plus empha-