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couteau ou le pistolet au poing. Il ne m’est pas possible de vous décrire ici toutes les révoltantes particularités de ces ventes ; non pas de toutes, je le sais parfaitement, mais d’un grand nombre. Là comme ailleurs on avait quelquefois affaire à un trafiquant d’une certaine respectabilité et qui savait conserver et faire observer certains dehors de bienséance, mais aussi il arrivait quelquefois que le trafiquant était de ceux qui n’ont aucune notion de dignité, de convenance ou de pudeur, et alors la canaille présente avait carte blanche, et il s’y passait des choses horribles que l’homme le plus flétri, le caractère le plus perdu et le plus bronzé, n’oserait certainement pas décrire même devant une assemblée d’hommes.

Un jeune Newyorkais faisant un voyage d’agrément dans le Sud, est témoin d’une vente d’esclaves à Richmond. Voici ce qu’il écrit à ce sujet :

« Je n’ai ni le pouvoir ni le courage de décrire complètement les scènes dont j’ai été témoin à une vente publique d’hommes, de femmes et d’enfants. Il y a quatre de ces marchés d’hommes dans la rue où se trouve mon hôtel, qui est l’une des plus fréquen-