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Les avertissements comme ceux que je viens de vous citer étaient constamment publiés dans les journaux et ne révoltaient personne, au contraire, c’est celui qui eût osé les blâmer auquel on eût fait un mauvais parti, et qu’on eût traité de révolutionnaire, d’incendiaire, de coquin d’abolitionniste, d’athée même, et autres aimables épithètes à l’usage de la chevalerie du Sud !

Nous avons parlé des tortures physiques de l’esclave, parlons un peu maintenant de ses tortures morales. Je me bornerai, pour ce soir, à la pire de toutes, la séparation des familles, la dispersion forcée d’êtres qui s’aiment aux quatre vents du ciel.

De ce que le code noir traite comme non-avenus les sentiments les plus sacrés et les plus profondément enracinés au cœur de l’homme : de ce qu’il ne reconnaît pas la paternité, pas même la maternité, le plus pur comme le plus saint et le plus dévoué de tous les amours, il ne suit pas que ces sentiments n’existent pas chez le nègre.

Ce n’est pas avec une loi que l’on refait ou que l’on détruit la nature humaine !

La loi leur dénie ces sentiments, mais les faits protestent hautement contre cette