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enregistrer le prix auquel il pourra obtenir sa liberté. Alors par de petits dépôts successifs il finit par se racheter. Ces dépôts sont sa propriété sacrée, et serait-il vendu une ou plusieurs fois, ses épargnes lui comptent toujours jusqu’au moment où elles deviennent assez fortes pour lui procurer sa libération.

Voilà au moins un bon côté à la loi, et ce n’est pas le seul.

Autant pour protéger l’esclave contre les mauvais traitements que pour l’encourager à bien faire, la loi lui donne le droit de faire un choix parmi les personnes qui veulent l’acheter, et si les maîtres ne peuvent tomber d’accord sur le prix à payer, l’autorité réfère la question à des arbitres. Dans le Sud des États-Unis, on ne voyait rien de semblable et sous tous les rapports imaginables la loi écrasait l’esclave.

Par l’acte des noirs de la Caroline du Sud, en 1740, il était statué :

« Que tout esclave qui serait rencontré sans permis hors de la plantation où il travaillait habituellement, ou qui ne serait pas accompagné d’un blanc, pouvait être